En début d’année, le marché canadien des fusions-acquisitions était sous pression : inflation persistante, incertitudes entourant les investissements étrangers et menace de nouveaux droits de douane. Le nombre d’opérations a alors chuté à son plus bas niveau en vingt ans. Pourtant, à mi-année, la valeur des opérations a rebondi, grâce notamment à quelques opérations importantes dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures.
Au premier semestre de 2025, la valeur totale des opérations a atteint environ 113,7 milliards $ CA, soit une hausse de près de 70 % par rapport à l’année précédente1. En revanche, le nombre global d’opérations est demeuré stable, avec quelque 511 opérations, signe d’un marché axé sur des opérations plus stratégiques et de plus grande envergure.
La confiance s’est raffermie après un premier trimestre marqué par la prudence. Les pressions inflationnistes et les tensions sur les valorisations, qui avaient freiné les discussions, se sont un peu atténuées au printemps, ce qui a débloqué des opérations en attente et la conclusion de nouvelles transactions.
Cette dynamique redéfinit désormais les stratégies des acheteurs comme des vendeurs. Dans cet article, nous revenons sur les tendances observées en début d’année et examinons les facteurs et stratégies qui devraient influencer la deuxième moitié de 2025.
Le secteur de l’énergie a dominé en valeur au premier semestre de 2025, porté à la fois par les actifs traditionnels et par ceux liés à la transition énergétique. La consolidation pétrolière et gazière s'est poursuivie, tandis qu’un intérêt marqué s’est manifesté pour les infrastructures de transition – stockage, logistique et plateformes à l'échelle du réseau. Le secteur continue d'attirer les investisseurs étrangers grâce à ses rendements prévisibles et à un cadre réglementaire stable, bien que les opérations restent soumises à des exigences accrues : engagement des communautés autochtones, contraintes réglementaires et risques liés aux autorisations.
Le secteur technologique a quant à lui conservé sa première place en volume d’opérations, surtout autour d’entreprises de taille moyenne spécialisées dans les logiciels en tant que service (SaaS) et les infrastructures numériques. Ces modèles, générant des revenus stables et croissants, séduisent particulièrement les entreprises et les fonds américains. La rareté des introductions en bourse renforce encore le rôle des transactions privées comme voie de sortie.
Dans le secteur minier, l’activité a été modeste en début d'année, mais le deuxième trimestre s’est distingué par des opérations d’envergure. D'autres secteurs, comme la santé et la logistique, continuent d’attirer l'intérêt des investisseurs, notamment pour les plateformes offrant des revenus élevés, récurrents ou solidement encadrés par la réglementation.
Au premier semestre de 2025, l’activité de capital-investissement a suivi la tendance générale : moins d’opérations, mais une valeur plus élevée. Les rachats menés par des fonds ont atteint 18,1 milliards $ CA, une hausse de 65 % par rapport à l’an dernier, malgré une baisse notable du nombre d’opérations. Après un début d’année plus lent, le marché intermédiaire a offert davantage d’occasions, dans un environnement moins compétitif que celui de 2021-2022, marqué par des coûts du capital exceptionnellement bas.
La faiblesse des marchés publics et la rareté des introductions en bourse ont conduit de nombreux fonds à privilégier les transactions entre fonds et les sorties stratégiques pour les actifs de grande taille. Les fonds de continuation et les opérations sur les marchés secondaires ont apporté une flexibilité appréciable, bien que les contraintes de liquidité aient prolongé certains délais de sortie.
Les opérations se sont concentrées sur des cibles présentant un fort potentiel d’intégration et des profils d’EBITDA durables. Les enchères ouvertes ont été moins fréquentes, remplacées par des démarches bilatérales ou préemptives, facilitées par une convergence d’intérêts entre acheteurs et vendeurs.
Le crédit privé a joué un rôle clé. Face à des marchés du crédit plus sélectifs, les fonds se sont tournés vers des financements à tranche unique, à des sociétés de portefeuille et à des montages hybrides. Pour les entreprises évaluées à moins de 500 millions $ CA, la rapidité d’accès aux capitaux et la capacité de mise en œuvre ont souvent fait la différence. Les vendeurs ont clairement favorisé les acquéreurs capables de sécuriser leur financement sans délai.
Les fusions et acquisitions transfrontalières ont représenté près de 50 % des opérations canadiennes au premier semestre de 2025. Après un premier trimestre marqué par les tensions commerciales et l’incertitude politique à l’étranger, la confiance des acheteurs est revenue au deuxième trimestre, notamment dans les secteurs offrant des profils d’actifs à long terme.
Les transactions entrantes en provenance des États-Unis sont passées sous la barre des 100, avec 97 opérations totalisant 24,8 milliards $ CA. Face aux risques liés à la politique commerciale américaine — notamment les droits de douane proposés — les parties canadiennes ont eu recours à des structures adaptées : clauses d’indexation sur les bénéfices futurs, scissions et cessions ciblées pour limiter les risques.
En parallèle, les acquisitions sortantes se sont accrues. Les fonds et acteurs stratégiques canadiens ont cherché des occasions aux États-Unis et en Europe, attirés par un meilleur alignement des valorisations et par des perspectives de diversification. Certains se sont positionnés en amont pour renforcer leur présence « derrière le mur tarifaire » en prévision de changements durables dans les politiques commerciales et industrielles. Si l’examen des investissements étrangers demeure un passage obligé, la plupart des processus transfrontaliers ont progressé sans heurts majeurs grâce à une planification structurée et à un engagement proactif.
Le deuxième trimestre a vu une amélioration des conditions de marché, soutenue par le resserrement des écarts de valorisation dans plusieurs secteurs. La stabilisation des taux d’intérêt et une meilleure visibilité sur la disponibilité des capitaux ont apporté plus de certitude aux négociations, contrastant avec l’incertitude de 2023.
Le crédit privé a continué de jouer un rôle moteur. Face à la sélectivité accrue des prêteurs traditionnels, fonds et investisseurs stratégiques se sont appuyés sur des facilités de crédit adossées à la valeur liquidative, des syndicats de prêteurs ou encore de la dette de sociétés de portefeuille. Le succès des transactions a souvent reposé sur deux éléments déterminants : la rapidité de la vérification diligente et la disponibilité immédiate de capitaux.
Les enchères restreintes, les approches préemptives et les transactions menées par des initiés ont dominé les processus. Les vendeurs les mieux placés étaient ceux capables de présenter des états financiers solides, une documentation complète et une structure flexible, garantissant une exécution rapide et fiable.
Le marché canadien des fusions-acquisitions aborde la deuxième moitié de 2025 avec une dynamique robuste. Les vents contraires politiques s’atténuent, les taux d’intérêt se stabilisent et les attentes des acheteurs et des vendeurs convergent, créant des conditions favorables pour les acteurs bien préparés.
Le secteur minier et celui des minéraux critiques devraient gagner en importance, soutenus par une réglementation plus claire et par des cadres fédéraux d’octroi de permis désormais matures. Le secteur technologique et les services aux entreprises devraient continuer à alimenter le volume d’opérations, tandis que le capital-investissement et les stratégies transfrontalières mettront l’accent sur les regroupements de plateformes et les scissions ciblées.
Malgré des pressions persistantes sur les liquidités, les fusions-acquisitions demeureront la principale voie de sortie pour les fonds. Les opérations sur les marchés secondaires, les cessions stratégiques et les opérations entre fonds devraient représenter la majorité des désinvestissements au second semestre.
Enfin, les infrastructures et les énergies de transition resteront au cœur de l’activité transfrontalière, offrant aux acquéreurs des rendements stables à long terme. Dans ce contexte, la clé du succès résidera dans une planification réglementaire anticipée et la capacité à mobiliser rapidement des capitaux.
À l’aube du second semestre de 2025, le marché canadien des fusions-acquisitions se distingue par une forte concurrence pour les actifs de qualité et par l’importance particulière accordée à la rapidité, à la préparation et à la certitude d’exécution. Les acquéreurs prudents mais agiles ont déjà tiré parti de ces conditions au premier semestre.
Notre équipe accompagne certains des clients les plus stratégiques et les conseille dans leurs opérations les plus complexes. Dans cet environnement exigeant, une approche éclairée, structurée et rigoureuse demeure le meilleur levier pour garantir des résultats durables et positifs.
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